vendredi, octobre 05, 2007

Mon pauvre ami

Voilà six mois maintenant que vous m’avez licenciée, j’ai gentiment signé une transaction m’empêchant d’aller aux prud’hommes. J’ai fait ce que l’on attendait de moi, je me suis tue.

L’incident du malheureux sms que j’ai envoyé par maladresse à votre espionne dévouée dans l’entreprise est clos. Il n’y avait ni mort d’homme, ni aucune raison d’en faire une affaire d’état.
Il est compréhensible que quelqu’un qui soit licenciée sans motifs autres que celui de son handicap soit raison à un mouvement de colère. Ma peine était légitime. Votre acharnement à me pourrir la vie l’est moins.

Vous êtes un grand chef d’entreprise, vous gagnez beaucoup d’argent, avez une grosse voiture, de beaux costumes et une bien jolie compagne dont vous êtes fort épris.
Je le sais, j’ai hélas le malheur de trop vous croiser, cette ville étant si petite. Or vous avez décidé qu’elle était trop petite pour nous deux. Et vous vous acharnez à me faire du mal. Pourquoi ?

Parce que vous savez que toute la haine que vous distillez me touche et m’atteint. Hier j’en étais à dire que ce n’était plus possible. J’ai eu des envies de suicide, à cause de vous. On me dit « Voilà, tu sais ce que c’est d’avoir un ennemi ». Et bien, je ne veux pas d’ennemis.

Laissez moi vivre ma vie, poursuivre mon petit chemin, sans me mettre des bâtons dans les roues. Sans vous vanter de démolir mes candidatures auprès de futurs employeurs, qui affolés par ce que vous racontez à mon sujet, bien entendu, ne donnent pas suite.

Si votre vie est si vide, malgré votre gros salaire, votre jolie femme et vos occupations de chef, trouvez vous une activité autre que celle de me faire du mal. J’ai une santé fragile, vous le savez, or chaque coup que vous me portez, aggrave celle-ci.
Je fais des malaises, hier je suis encore tombée. J’ai les genoux bleus à force de tomber, mais ce n’est pas cela le plus important, ce sont les coups au cœur et à l’âme que vous me portez qui sont le plus douloureux. Maintenant laissez moi en paix.

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