vendredi, novembre 30, 2007

Transfert d’affliction, encore….

En voilà un nouveau, à croire que les erreurs du passé ne m’apprennent jamais rien, que je cherche encore et toujours à me blesser à peine relevée.
Je fais des listes à voix haute, après tout je ne dérange qu’un silence disparu depuis sept ans et un chat. Ce n’est pas la folie qui m’effraye, alors je meuble le silence de mes maux.

Une colonne « actif » qui se porte bien, par rapport aux autres, par rapport au monde.
A tous ceux qui se battent car le prix de tout augmente et qu’il suffirait d’un rien pour être dans la misère. Par rapport aux malades, aux deuils, aux abandons ordinaires des gens que l’on aime d’un amour que l’on croyait immuable.

Toutes mes colonnes sont remplies d’affection, de proches, de temps, de travail, d’une vie somme toute facile.

Alors pourquoi autant de malheur ? Pourquoi est-ce la seule case vide, celle de l’amour, qui entraîne une fois de plus ma perte, moi qui jurais que l’on ne m’y reprendrait plus. Je n’ai pas fait exprès votre honneur…
Bien sur que si, répondit-il, tous vos actes sont volontaires, inconsidérés, irréfléchis, mais ne laissant que peu de place au hasard.

J’avoue donc, je l’ai un peu fait exprès. J’ai cherché un regard et je l’ai trouvé.

Et de suite mon cœur s’est emballé, trop vite, trop fort, avec la puissance de ma commune démesure, avec mon manque de discernement, de sens pratique et de modération. Et mon goût pour l’auto-flagellation….

Alors j’ai fait l’unique chose que je croyais maîtriser sur cette terre, la seule chose que j’ai apprise, à l’instinct, au culot, au bluff, j’ai joué.

Mais je n’ai plus l’entraînement de mes parties d’échecs amoureuses, j’avance les pions au hasard, j’élabore d’inutiles stratégies, je développe des réseaux de toiles qui se referment sur moi, m’étouffant. Je tombe dans les pièges que je creuse, l’air me manque. Je perds, je perds…

Je sais que n’importe qui aurait la patience, la résignation, le désir d’attendre, n’importe quoi, un signe, un encouragement, une réciprocité. Pas moi.

Je veux remporter mes victoires sans combattre, sans m’épuiser devant l’échiquier de ma vie. Devant les jours qui raccourcissent, je ne veux plus être seule la nuit.

Et j’échoue encore et encore. Que faire ?

Je choisi mal mes adversaires, certains seraient certainement moins coriaces, presque heureux de me tenir dans leurs bras, enfin c’est ce que j’imagine des fois, mais quel intérêt auraient-ils à mes yeux ?

Est-ce pour être certaine de perdre ? De fausser encore un peu plus le jeu ? De tomber de plus haut ? De me faire encore plus mal ?

Vous me trouvez folle ou n’osez me juger, quand j’ai le courage de me regarder en face, je suis rarement tendre avec moi. Je m’en veux de toute cette énergie perdue, gâchée pour quelque chose qui est du domaine du rêve, du pur fantasme.

Mais je ne peux m’arrêter d’espérer.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire