jeudi, septembre 07, 2006

Illusion (é)perdue

Je crois que je peux être entièrement définie par le mot naïveté. Candide, crédule, c’est tout moi.

Que je sois éperdument en manque de reconnaissance, est un fait avéré, bien entendu. Ne jugeons pas trop durement le père, son regard ne fut pas le seul instigateur à la perte de confiance.

Pourtant la vie avait bien débuté, lycéenne, j’eu la chance d’avoir des professeurs fiers, me soutenant des fois à tort, éblouis par tant d’innocence effrontée. Mon intelligence ne faisait probablement pas trop de doute dans leur esprit. Il suffisait de me laisser vivre, j’évoluais à mon rythme, et ce qu’ils voyaient autant dans mes parties d’échecs que dans mes dissertations, plaisait.

Préférant la liberté aux contraintes des études, je ne choisis pas cette voie là.

Professionnellement, non plus je n'essuyais jamais beaucoup de critiques. Sale caractère mais efficace. Sachant même travailler dur si c’était nécessaire. Souvent ce n’était pas vraiment nécessaire.

J’eu donc la prétention extrême, que dis-je l’outrecuidance (j’ai toujours aimé les mots de plus de trois syllabes) de vouloir écrire quelques petites nouvelles, sur moi, mon monde, quelques sujets universels, où des femmes aiment des hommes, sont quittées, se perdent et se retrouvent.

Il ne faut pas (trop) se mentir à soi même, on n’écrit pas pour soi, ou alors on utilise un cahier à spirales et non pas une souris. On écrit pour un lecteur privilégié. Quelqu’un à qui l’on peut s’adresser sans crainte, sa connaissance de nous étant telle qu’il ne pourra n’avoir qu’un regard critique.

Et je mets toute la force du dedans dans cette phrase : un regard bienveillant.

Que cette personne choisie, soit un ami, parent, amoureux, qu’importe au fond, c’est cet avis et ce jugement qui seul importera. Qui décidera de la suite à donner. Qui accrochera un sourire à nos lèvres ou/et qui nous dira « travaille encore ».

Dans mon extraordinaire naïveté, et donc bêtise infinie, j’espérais donc un soutien.

Pourquoi celui-ci et non un autre ? Parce que moi-même j’avais été correctrice attentive, objective, et parce que je l’avoue sans peine, ce rôle dévolu me convenait bien. J’en étais heureuse et fière. Valorisée.

Parce que je vouais à cette personne une admiration sans bornes. On ne peut aimer sans admirer. Et j’admirais infiniment. Peut être plus que je l’aimais. Mais qu’importe au fond.

J’attendais, impatiente, curieuse, avec presque un fond d’espoir vissé à l’âme.

Sa cruauté fut la démesure de mon espérance.

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