vendredi, septembre 08, 2006

Au dehors

Vous seriez en dehors de votre vie.

Tout en étant à l’intérieur de vous.

Mais ce moi intime, si riche autrefois, avait été vidé de sa substance.
Si auparavant on vous demandait « A quoi penses tu ? » vous ne pouviez répondre tout de suite tant les idées se bousculaient, les projets se formaient, les perspectives s’ouvraient.
Il fallait trier dans toutes ces informations éparses afin d’en élire une qui serait dévoilée aux yeux de cet interlocuteur trop curieux.

C’était avant. Avant quoi ? Même cette question là n’a plus de réponse.

L’âme et le cœur étaient vides. Sans autre échappée que des plages de silence et d’absence.
La vie n’était plus que brume, s’il y avait encore une vie.
Les pulsations du sang dans les veines indiquaient pourtant qu’elle n’avait pas disparue. Mais où était elle ?

Le regard ne se fixant nulle part, où un si bref instant que l’image n’avait pas le temps d’empreindre une rétine.

L’âme floue, hypnotisée par tout ce néant, au delà de l’attente.

L’attente étant encore espoir quant un rien peut arriver, un téléphone sonner, un livre être lu, réveillant l’âme par surprise, l’interrogeant sur des paroles prononcées d’une bouche quittant le mutisme, la faisant revenir des limbes où elle s’était emprisonnée.

Le retour de la vie par la disparition de la confusion.

Mais non, il n’y avait plus rien de tout cela, plus de questions, d’interrogations.

Nous étions devenus transparents.

Sans aucune phase, aucune colère, tristesse, apitoiement, qui serait sursaut.

Juste peut être la conscience de la perte d’un jour, quand le sombre se fait, qu’il est l’heure de se coucher. Une journée sans bouger où l’on peut dormir sans se lever.

Une journée sans identité.

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