dimanche, septembre 10, 2006

Entrouvrir la lourde porte en bois sombre d’une cathédrale n’est pas un acte facile pour qui n’y est pas habitué.

Nul hasard, nulle coïncidence, nul prétexte de repos ou de connaissances, dans les pas menant un inconnu dans une église.
Nulle obligation de la vie, mariage ou décès, bonheur ou tristesse.

Un acte lourd de sens car inhabituel.

Commandé par une question restée en suspens, quand les hommes ne peuvent plus rien pour vous. Qu’il ne reste plus qu’un Dieu, à qui on ne pense jamais au quotidien.
Un souvenir de Dieu, réminiscence de l’enfance, une ancienne présence quasiment oubliée que l’on retrouve à la croisée d’un chemin de vie. Une idée que l’on enfoui en la traitant d’absurde, et qui insi-dieu-sement commence à s’imposer comme une évidence. Comme ultime solution.

Qu’importe la raison qui pousse un inconnu à franchir cette porte là, mais c’est au nom de l’amour que les hommes redeviennent audacieux, poètes ou meurtriers.
Le cœur de l’inconnu sera donc amoureux.

Franchissant ces espaces d’ombres et de lumière, où le soleil devient couleur, où une petite lumière rouge brûle sans cesse.
Qu’arriverait-il si elle s’éteignait cette petite flamme symbolisant la présence perpétuelle de Dieu ?
Quelle barbarie supplémentaire se déclancherait sans l’existence de cette lueur rassurante, laissant les hommes seuls face à eux même ?
Peut être qu’il ne se passerait rien, que le soleil continuerait à illuminer les vitraux, que l’orgue poursuivrait sa musique lente et sonore, que la vie perdurerait.
Mais il vaut mieux retenir son souffle en passant devant cette si minuscule lueur chargée de tant de sens.

Choisir sur un bas côté celui qui va être dépositaire de cette requête ne concernant plus les hommes.
Devant une statue de saint interloqué de voir passer celui qu’il n’attendait plus, plonger sa main dans sa poche pour en extraire une pièce, et allumer à son intention une petite bougie.

Se délester de cette interrogation, souhait, prière en quelque sorte, devant une statue bienveillante et silencieuse.

Ressortir bien vite, la conscience soulagée, d’un pas déjà plus vif, l’avenir auréolé par la chaleureuse petite lumière d'un immense espoir.

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