lundi, mars 05, 2007


Finalement j’ai trouvé la lumière. C’est étrange la lumière quand on est habituée à l’ombre. Cela fait d’abord peur et puis cela fait mal aux yeux.

Mais si l’on essaye de s’y habituer, elle réchauffe et les yeux brûlent moins. On y prend goût et on voudrait y rester, ne plus retourner dans le froid et la pénombre.

La lumière entoure les gens d’un halo qui les rend beaux.
J’ai vu une chose étrange, une jeune mère qui donnait le sein à son enfant devant un crocodile. Un crocodile à la gueule grande ouverte, muni de deux rangées de dents impressionnantes. Cela ne perturbait ni la mère, ni l’enfant. Tous deux étaient lumineux.

Evidemment j’ai trouvé cela étonnant de nourrir son petit devant un animal aussi dangereux. J’ai même pensé nourrir le crocodile avec l’enfant.

Je retourne dans l’ombre parfois. Si on n’y prête pas une grande attention, l’obscurité revient vite et envahi tout. Il faut faire des efforts pour demeurer dans la lumière. Regarder avec des yeux grands ouverts la beauté du monde. Prendre le temps de s’arrêter de penser. Des fois cela arrive.

On est juste bien, nimbé de soleil, assis sans rien faire. Les pensées sont trop lourdes pour de pareils instants. Le monde tourne et la place que l’on occupe est parfaite, harmonieuse, tout est à l’exact endroit de la création.

Tout ce que l’on peut faire, car quand on ne fait rien, on fait des choses quand même, c’est appuyer sur le déclencheur d’un appareil photo pour saisir l’instant. Cela ne fonctionne pas, bien sur. Sinon on créerait des livres remplis de photos d’instants lumineux qu’il suffirait de feuilleter pour voler au dessus du monde, être à l’exacte place et ne plus penser.

On m’a dit qu’il ne fallait pas écrire dans la lumière. Que pour être beau un texte doit être sombre, refléter la dureté du monde et la peine éternelle.

Mais que faire si la lumière perdure ? Arrêter d’écrire afin de vivre ? Les deux sont indissociables. Cela sera l’écriture et la vie.

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