mercredi, septembre 13, 2006

Petit abandon ordinaire

Infinie peut être la lâcheté d’un homme.
Infinie peut être aussi sa trahison.

La lenteur de la chute d’un homme est proportionnelle à la hauteur du piédestal sur lequel il fut placé.
Colonne de marbre que vous aviez sculptée patiemment avec ses mots, ses regards, douces paroles et milles attentions au moment de la séduction.

Période bénie d’un Dieu, quand l’homme se rapproche de l’éternel par ses serments et promesses.
Vous la pensiez indestructible, cette présence rassurante, colonne vertébrale de votre vie reconstruite.

Débordante d’orgueil, solaire, transfigurée, souriante de tant d’amour partagé, votre vie était perfection.
Dénouement du temps des larmes, vous courriez vers ce bonheur mérité, vers celui si différent, si identique à vous-même.
Partageant vos attentes d’absolu.

Devant cet unique vous aviez pris tous les risques, inconsciente des dangers, forte d’un amour si puissant qu’il balayait tout ce qui avait existé.
A quoi bon se préoccuper, l’avenir étant bonheur tracé, autant jeter les clés de la mansarde dorée.

Abandonnant toute liberté, vous apparteniez à ces anciens mots tracés, devant leur disparition vous vous interrogiez sans trop insister.
Rester à la surface des choses, ne pas trop s’encombrer quand les sentiments perdurent.

Mais l’homme désire plus qu’il n’aime, devant votre aveuglement il fini par vous le prouver. D’amour ceux-ci prirent l’unique couleur du désir.
Aimant pour deux, vous vous en contentiez, le désir prenant la valeur que l’on veut bien lui ajouter.

Or à la première averse, au premier coup de tonnerre, voilà que celui qui vous parlait d’éternité ne croit plus à l’amour.

Eludant, s’esquivant, évitant, se livrant à mille lâchetés, mille prétextes pour se faire oublier. Se recroquevillant sur soi, se protégeant du danger que vous représentez.

Le temps de la lâcheté avait pris place sur celui du courage.
Le temps de la trahison avait pris place sur celle du bonheur.

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