lundi, janvier 15, 2007

Transfert d’affliction

Une année entière s’est désormais répandue, mise en fuite par l’inexorable destin, une année dispersée.

365 jours de déspérance, dont je pourrais vous décrire chaque instant. Une année vide et si comblée d’un chagrin enraciné et indéfectible. J’ai été rassasiée de peine, dernier cadeau que tu m’as laissé afin qu’il envahisse mes jours et mes nuits.

Mais quelque chose d’imperceptible à changé, cette affirmation que je brandissais à bras le corps devant moi comme un étendard et sur mon dos meurtri comme une croix, cette promesse de t’aimer toujours, c’est mué en une question « Quand cesserais-je de l’aimer ? «

Est-ce trahir que de ne plus vouloir aimer ? Est-ce progresser vers les autres ? S’il m’a fallu un an pour oser poser cette question, mon cœur a devant moi une éternité afin d’y trouver un semblant de réponse.

Une période pour ne penser qu’à soi, pour se recentrer autour de sensations élémentaires, écouter un cœur vide qui palpite trop vite, celui que l’on voudrait brider. Respecter la captation de l’affolement de celui qui ne bat plus par quelqu’un, mais pour quelqu’un. Se rendre compte que ce quelqu’un est soi, et n’est plus que soi.
Etre donc soi sans l’autre.

Qui aurait pu croire que le chemin serait aussi long ? Certainement pas moi.
Penser qu’un jour l’affection perdue sera reportée sur un autre, un étranger qui n’existe pas encore. Qui sera-t-il, ce palliatif à la tristesse, ce succédané d’amour, cette saccharose de l’âme ? Qui sera l’homme placebo ? Quelqu’un qui ne sera pas sans importance.
N’être plus se sentir traître de pensées d’autrui.

Si la beauté vient de l’amour, être belle alors, encore. Comme lorsque le temps des chagrins se comptait en semaines et non en années.
Rien n’est plus épuisant que l’amour absolu, l’âme et le corps broyé, la colonne vertébrale arrachée.

N’importe quoi peut servir d’amour quand l’amour manque.

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