samedi, décembre 16, 2006

F-êtes

Les mois passent, le ciel s’est assombri.

Les jours s’effondrent dans des nuits devenues de plus en plus longues. Pour combattre ce manque de luminosité naturelle, les hommes ont inventé les fêtes et leur cohorte de cadeaux enrubannés, d’agapes et d’illuminations crues. Même devenus grands, les hommes ont peur du noir.

Lors de ces fêtes d’autrui, où parfois votre conscience vous pousse à faire acte d’une présence exsangue, votre solitude crie encore plus son existence. Douleur des yeux, le ventre et le cœur creux.

La part manquante se fait alors encore plus ressentir que lors du défilement des jours ordinaires.

Réjouissance de votre solitude poussée à son paroxysme. Noces cruelles de félicité forcée, où l’âge et la conscience de soi poussée à l’extrême ont enfin le droit de refuser les convenances.

Non que je n’aie pas envie de vous sourire ou de faire semblant. Je n’en ai simplement pas la force. Pensez donc alors de moi ce que vous voudrez.

Ma peine est un manteau qui me tient bien plus chaud que vos chants d’allégresse.

Bientôt les restes disloqués de ces jours encore plus interminables que les précédents seront rangés dans des cartons poussiéreux, jusqu’à l’année prochaine.

Je pourrai alors me reposer un peu. Reprendre la possession d’un chagrin quotidien qui ne varie pas en fonction d’un quelconque calendrier. Ma peine ne connaissant pas de trêve.

Je pourrai à nouveau rentrer dans une cathédrale déserte, redevenue silencieuse et paisible afin de penser encore à ce visage qui s’est enfui.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire