Méfions nous de ces nuits du sommeil muselé.
Aux chevaux fous de notre mémoire entraînée pour revoir l’aube, aux commémorations des sens, aux intrigues conscientes, aux héroïnes retrouvant leur dieu au corps d’homme, aux réminiscences d’autrefois, aux constellations d’inquiétudes.
Quand mémoire revient à dire « par cœur ».
Quand nous refusons le bien heureux réconfort des petites pilules de l’exacte couleur de nos nuits.
Les nuits qui nous font revivre la vie douce, nous relâchant dans le jour affaiblis, vulnérables et veules. Des nuits cambrioleuses de volonté.
Nous faisant ressembler aux hommes, qui ont donné un nom à ce chagrin calme : l’énergie du désespoir.
Et pourtant même dans ces moments là, nous sommes encore que douceur.
Faisant fi de toutes résolutions, toutes promesses disparues, tous serments jetés au ciel, je vous écrivais, trois lignes bienveillantes, remplies de manque, d’amour, pensées, bonheur pour l’autre quand pour soi il n’y a que meurtrissure.
Trois lignes jetées à la mer d’un téléphone dont on connaît le numéro de tête, de cœur, d’âme.
Quand l’heure d’après s’est écroulée et que l’on sait qu’aucune réponse ne viendra plus.
Que l’on peut employer les mots de finitude, condamnation à perpétuité du mot jamais.
Que de toutes les alternatives qui s’offraient à vous, vous aviez choisi la plus atroce, celle de l’indifférence et de l’oubli sans amnistie.
Cette conclusion sans solution que j’avais récusée, imaginant des mots de glace et de feu, mais n’ayant pas songé au rien.
Pensant que ma punition d’être séparée de vous n’était pas encore torture suffisante, vous me poussiez dans le vide.
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