mercredi, août 30, 2006

Un merveilleux amant...

Pourquoi est ce que les hommes sont aussi susceptibles quand il s'agit de leur pénis ?

Pourquoi accordent t’il tant d’importance à leurs performances sexuelles comme si leur vie en dépendait ?
Pourquoi surtout n’acceptent-ils aucune remarque, aucune réflexion, même anodine, dès que l’on essaye de leur parler non pas d’amour mais de sexe ?

Après m'être fait crier dessus pendant 5 heures sans explication, j'ai compris les 5 longues heures suivantes, que j'avais osé dire à mon actuel ami deux jours auparavant que mon ex était un amant merveilleux.

Déduction implicite mais non dite : " Il est un meilleur amant que moi"
D'où une crise mûrie pendant deux journées aux allures de Tsunami.

Alors que je voulais uniquement le secouer un peu et qu'il essaye de s'améliorer !

Mais parler de ses capacités sexuelles à un homme revient à le castrer directement.
J'avoue que je n'arrive pas à comprendre de telles réactions. Ma fierté naturelle me ferait dire " Ton ex était géniale au lit ? Attends, tu vas voir ce que Moi je suis capable de faire..."

D’où cette question « Qu’est ce qu’un bon amant ? »

Essayant de détacher de mes pensées des nuits, des siestes, des matinées torrides d’avec un amant plus que doué (bienheureuse ses futures compagnes), je répondrais ceci.

Un merveilleux amant/Une merveilleuse amante....

c'est....

Deux êtres qui sont entièrement présents l’un avec l’autre.
Les corps devenus secondaires tant on sent les âmes bouleversées.

Se préoccuper entièrement et exclusivement de l'autre. Oublier toute peur, toute inhibition, toute retenue, tout en délicatesse.
Etre caresses et baisers, attention des gestes, ne se soucier que de l’autre. S’oublier.

C'est également deux êtres qui parlent, suggèrent, proposent, dans le respect de l’autre. Deux personnes n’ayant pas pour but de faire une performance.

Passer de la tendresse au doux, du doux au plus bestial aussi, connaître par expérience quand abandonner la carte du tendre.
Deux êtres qui après avoir fait l'amour ne vont pas faire " autre chose". Ne pensent qu’à ce qu’ils font, ce qu’ils sont.

Je connais ma tendance à la sacralisation de l'acte sexuel, qui est pour moi tout sauf un jeu et de l’importance que je lui donne dans une relation amoureuse.
Cette prépondérance que je lui donne est source de constantes déceptions. Restant en attente, en désir, face à des égoïsmes souvent plus masculins que féminins.
Comprendre. Faire l'amour c'est aimer l'autre.

Pourquoi cette preuve d'amour là, bien plus importante que les mots, est tant négligée, bafouée ?

Fais moi l’amour, je te dirais si tu m’aimes, bien plus qu’avec des mots.

Laissons les corps parler. Ecoutons les. Interrogeons nous sur les gestes très intimes que nous refusons de faire avec l’un alors que nous les prodiguions avec largesse à d’autres.

Ecoutons nous aussi poser d’étranges questions au moment de l’acte sexuel. Celle très énigmatique que j’ai souvent entendue « Est-ce que tu m’aimes ? »
Alors que j’étais là dans ses bras, si étroitement imbriqués que même un souffle d’air n’aurait pu s’immiscer entre nous.

Si je suis là c’est que je t’aime. Si tu es là c’est que tu m’aimes aussi… Où alors serait ce autre chose ? L’assouvissement d’un besoin physiologique immédiat ? Placer le sexe sur le même plan qu’un repas ? Le repas des corps, n’est ce pas abaisser un acte qui pourrait confiner au sacré ?
Un baiser, une caresse dans les cheveux, un regard d’une tendresse absolue, y a-t-il quelque chose de plus beau entre deux êtres ?
Alors pourquoi négliger tout cela ?
Pourquoi bâcler, aller au plus pressé, ne pas se donner entièrement ?

Prémices d’une rupture retranscrite avec des mots, c’est la séparation des corps qui nous guide vers la fin d’une relation amoureuse.

Mais que faire quand celle-ci n’a pas eu lieu ?

Quelques jours plus tard, mon ami me quittait pour une autre.

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