dimanche, septembre 03, 2006

Tu me manques....

Je suis dépourvue de toi.
Par trop de jours sans nouvelles. Trop de messages sans retours.
Trop de demandes demeurées vaines.
Devant l'impossibilité physique, structurelle, de ne plus penser à quelqu’un qui s’est approprié tant de nuits et de jours, comment ne pas se noyer sans cesse?
Ne plus vivre et penser dans la perspective de l’absent, alors que notre propre géométrie n’est que vide.
Pourquoi ne nous enseigne t’on pas cette survie à l’heure de l’innocence, sur les bancs de l’école ?
Une matière qui ne prendrait racine ni dans la philosophie, ni dans la religion. Apprendre à oublier, passer à autre chose, tourner les pages de nos vies à l’heure où nous sommes encore que candeur, pour un futur moins sombre.

Envahie par un affectif si présent qu’il en est palpable, je ne savais pas à quoi penser maintenant, si ce n’était à toi.

Le cœur vide et pourtant envahi, l’attente avait un son, celui du silence où aucune musique ne pourrait distraire la discrétion d’un téléphone raccroché une dernière fois. Celle de ma voix murmurant pour ne pas distraire un cœur peinant à battre.

L’attente avait une couleur, celle de la nuit tombée, par chance, les jours étaient gris.

L’attente avait un reflet, celle des écrans que je fixais hypnotisée par leur manque de compréhension.

L’attente avait un goût celle des larmes versées encore lorsque je croyais qu’il n’est pas possible de pleurer plus, celle de l’amertume des jours heureux.

L’attente est faite de petits riens, livres abandonnés au bout que quelques lignes, repas dont on n’a avalé qu’une bouchée, brouillons de lettres qui ne seront pas envoyées, phrases écrites qui n’auront jamais la puissance du désespoir habité.

L’attente à une vertu, la patience, une qualité, la persévérance, alliée de journées sans sommeil ou peuplées de trop de rêves artificiels.

L’attente à une densité, celle du plomb qui voile des yeux déjà sans éclat.

L’attente à une forme, celle des pièces dont je ne veux plus sortir. S’effacer pour éviter de marcher la tête baissée, ne pas frôler de mon regard mort celui des couples heureux. Ne pas répandre l’affliction. Persuadée qu’un aussi grand malheur ne peut être que contagieux.

Il n’y a que toi qui pourra détacher les entraves solidement fixées autour de mon cœur. Mais le veux tu encore ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire